Manon Lescaut de l'Abbé Prévost

Manon Lescaut de l'Abbé Prévost (1731)

« Le héros est un fripon et l'héroïne une catin » notait Montesquieu après sa lecture de Manon Lescaut. Et de fait, Manon se fait enlever par le chevalier des Grieux,met douze jours à s'appercevoir qu'il est sans ressources, accueille alors froidement ses projets de mariage, se débarasse de lui en le dénonçant à sa famille, accepte les propositions fastueuses d'un fermier général dont elle tirera soixante mille livres en moins de deux ans... puis vit à nouveau avec des Grieux. Et ainsi de suite. Un fripon ? Une catin ? Ces noms ne sont pas mêm dégrisants quand on les applique à Manon et à des Grieux, car on est aussitôt amené à se demander comment un fripon peut rester honnête, une catin conserver sa pureté. Fraîcheur et corruption tout ensemble : dans cette impossible conjonction consiste peut-être tout le mystère de cette histoire limpide.

Note: 6/10. Péripéties trop répétitives...

Qu'en penses-tu, Erenella ?

Un livre que j'ai dû lire pour les cours de français, et dont je n'ai pas saisi tout le sens... On ne l'a même pas étudié, il n'était considéré que comme lecture cursive, alors qu'il est bien plus compliqué à comprendre, à la fois par la syntaxe et la morale que Bonjour tristesse de Françoise Sagan (premier livre étudié)...

Pour les personnages en eux-mêmes, je les ai appréciés sans pour autant être conquise. Manon, jeune femme belle mais ingrate reflète les illusions et désillusions dont le chevalier des Grieux est souvent victime. Ils s'aiment malgré tout. L'ami du chevalier, Tiberge, quoiqu'un peu naïf selon moi (il pleure régulièrement son ami et lui verse sans arrêt des sous pour ses trafics crapuleux.), est assez attachant malgré lui. Le père du chevalier, un homme droit, redresse un peu l'histoire en tentant de sortir son fils de la démence qui le dévore. Les rivaux de ce dernier sont assez naïfs et sadiques. En clair, je me suis aussi moqué d'eux parfois. Mais le narrateur en lui-même, le chevalier des Grieux m'a tantôt énervée, tantôt chamboulée.. Il lui arrive tellement de choses... Il perd la femme qu'il aime à plusieurs reprises, se retrouvent, sont de nouveaux séparés... N'empêche que du haut de ses 18 ans, je ne comprend pas que Manon soit la "femme de sa vie".

Les péripéties m'ont posé un gros problème : elles sont trop répétitives... Les amants vivent ensemble, ont des soucis financiers, dupent des bourgeois, sont arrêtés et séparés, se retrouvent, fuient ensemble... C'est un cercle vicieux qui se répète, c'est assez casse-pied.

Malgré tout la fin m'a plûe, et touchée (chose auquelle je ne m'attendais absolument pas puisque je décrochais toutes les dix pages, ce qui fait que ma lecture a été longue et houleuse).

En bref, un roman assez court, mais long à lire dans la mesure où c'est un classique dans lequel il se passe des évènements répétés, et dans lequel l'écriture n'est pas toujours facile à suivre. Selon moi, ce n'est même pas un classique indispensable à la culture française, tels que les oeuvres de Maupassant, Zola ou Hugo pour ne citer qu'eux. J'ai donc été déçue. Déception qui s'est accentuée lorsque j'ai appris que la lecture n'aurait pas de suite en cours...

Je me pose une question : pourquoi un abbé a-t-il écrit un livre si crapuleux ? Pour nous apporter une morale sur la religion ?

« On ne ferait pas une divinité de l'Amour, s'il n'opérait souvent des prodiges. »

Collection : Folio classique _____ Prix : 4.80 euros _____ Pages : 185 _____ Film : non


Et vous, chers lecteurs ?
Avez-vous lu ce livre ? Envisagez-vous de le faire ?
Je serais ravie de savoir ce que vous en pensez.